Nous avons récemment eu le plaisir de rencontrer et d’échanger avec Jules Tusseau, jeune photographe professionnel installé depuis quelques années à la Paz. L’ayant rencontré à différentes occasions et touchés par ses photos, nous étions curieux d’en savoir davantage sur son travail de photographe.
» Bonjour Jules !
Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Jules Tusseau, né en 1987 en région parisienne. Depuis relativement jeune j’ai été sensibilisé à la photographie. Mon père était et est toujours un amoureux de cet art. Il le pratiquait lui même dans sa jeunesse, de manière artistique. Dans notre bibliothèque, il y avait des albums de ses clichés et j’adorais prendre le temps de les feuilleter, découvrir et redécouvrir ces photos en noir et blanc. Je me sentais sensible aux émotions qu’elles dégageaient. Pour autant, cet attrait est resté de l’ordre du contemplatif jusqu’à relativement tard. La photographie me touchait profondément mais je ne la pratiquait pas. C’est seulement en 2009 que j’achetais mon premier appareil, je partais vivre en Australie et sentais que ça pouvait être pour moi l’occasion de m’y mettre.
Et de fait, le voyage et la photographie sont devenus pour moi deux amis inséparables. L’un ne va pas sans l’autre, ils sont intimement liés et définitivement inséparables.
Les années suivantes, j’ai pu voyager dans les pays baltes, toute la Scandinavie et une partie de la Russie, toujours accompagné de mon appareil photo.
En 2011, se présenta une opportunité professionnelle en Bolivie, dans le tourisme, que je saisi sans hésiter. Au cours de mes différents voyages antérieurs j’avais beaucoup entendu parlé de l’Amérique latine, de sa culture, ses traditions, ses paysages incroyables. Je fis donc mes valises et partis m’installer à La Paz. La Bolivie a clairement été pour moi une révélation du point de vue de la photo. La diversité culturelle, le folklore, les traditions, les gens, les « gueules », la rue, les paysages, la montagne… tout y est photogénique.
Pour moi la Bolivie est un terrain de jeu sans fin pour pratiquer ma passion.
En 2013, je suis parti vivre en Amérique Centrale, entre le Costa Rica et le Nicaragua, toujours dans le tourisme, toujours accompagné de mon appareil photo et plus que jamais animé par cette passion. Même si ces deux pays m’ont séduit sur le plan de la photographie de paysage, je ne leur trouvais que très peu de charme au niveau des portraits. Je décidai donc finalement de retourner m’installer à La Paz, d’abandonner le monde du tourisme pour me consacrer exclusivement à la photo et faire en sorte de pouvoir en vivre.
J’investis toutes mes économies dans un appareil photo professionnel et plusieurs objectifs de qualité et m’attelais à faire ce que je savais faire de mieux, voyager et prendre des photos. Assez rapidement je fus contacté par un petit café de La Paz qui me proposa d’exposer mes photos. L’exposition fonctionna et m’apporta un premier contrat pour faire un reportage dans la région du Nord Lipez, sur l’interaction entre la culture de la quinua et l’élevage des lamas. Un contrat en amena un autre, et ainsi de suite.
Les deux domaines que je préfère sont sans hésitation les portraits et les photos de paysage, et je crois que ce sont ceux dans lesquels je parviens à m’exprimer le mieux. Pour moi partager une photo c’est partager une émotion. L’émotion de la personne qui se trouve sur la photo, ou l’émotion que j’ai ressenti en la prenant. En réalité les deux vont souvent de paire. Une photo c’est une histoire, c’est un partage.
Quelles sont tes influences et photographes qui t’inspirent ?
Un photographe qui me touche énormément au niveau du portraits est Réhahn Croquevielle, photographe français installé au Vietnam. Lee Jeffries également pour la force de son travail, David Lazar et Manny Librodo sont de grandes références que j’aime beaucoup également. Concernant la photographie de paysage je suis beaucoup les travaux d’Alex Noriega, Alban Henderyckx, Xavier Jamonet entre autres.
Quel matériel utilises-tu ?
Je travaille avec un Canon 5D Mark III et 4 objectifs qui sont les suivant : Canon 16-35mm f/2,8 ; Canon 70-200mm f/4 ; Canon 85mm f/1,8 ; Canon 50mm f/1,4.
D’après toi, quels sont les plus beaux coins de Bolivie ?
C’est assez difficile à dire. Tout est différent. Et c’est sûrement la raison pour laquelle j’aime autant ce pays. Vivre en Bolivie c’est comme vivre dans 5 pays différents en même temps. Néanmoins si je devais en choisir trois, difficilement, je dirais la Cordillère Royale, le parc National Sajama et la région du Lipez.
J’ai beaucoup voyagé à l’intérieur du pays et pour autant j’ai l’impression de n’en connaitre qu’une toute petite partie. Je voudrais découvrir la Cordillère Apolobamba, la Cordillère Quimsa Cruz, le parc Noel Kempff, entre autres.
Comment as tu connu l’agence Thaki et qu’est-ce qui t’as amené à contacter Anne et Jérôme ?
J’ai rencontré personnellement pour la première fois Anne et Jérôme pendant la projection du film-docu « A chacun son Thaki » que j’ai adoré. Le monde du tourisme à La Paz est petit, y travaillant j’avais donc déjà entendu parlé de Thaki. Aussi parce que comme Anne, je partage un attrait important pour la montagne. A mon sens Thaki est une agence pour qui l’amour pour le terrain, l’aventure et la découverte sont primordiaux et ce sont évidemment des valeurs que je partage.
Comment suivre ton travail de photographe et se procurer tes photos ?
Le lien de ma galerie virtuelle Flickr : » Flickr Jules Tusseau Photography »
Concernant les réseaux sociaux, on peut retrouver ma page de photographe sur Facebook en cherchant » Jules Tusseau Photography « .
Et la page où j’expose les formats de cadre que je vends est « Cuadros de Bolivia « .
Un grand merci à Jules Tusseau !
Propos recueillis par Marie-Florine D.